Récit de notre sénégazelle...
Samedi 23 février : défilé de baskets ...
A l’aéroport de Nantes, les sénégazelles sont reconnaissables entre mille : elles sont en baskets !Angoissées à l’idée de la pesée des bagages, nous partons en rang pour l’embarquement. « Ah Madame, il faut enlever 2kg ! ». Valérie s’évertue à trouver des valises pouvant accueillir le surplus...
Chose faite, nous découvrons Evelyne du staff de la Sénégazelle qui nous donne le programme du lendemain et nous répartit dans les cases. Tout trajet est l’occasion de sommeiller et ce jusqu’à l’atterrissage à Dakar. 2h du mat’ : Dakar
Dimanche 24 février : Simal nous attend ...
Nouveaux trajets en perspective : bus avec des valises à foison ! Inquiètes, on se demande si tous les bagages sont bien là. On verra bien à l’arrivée... Cette arrivée se fait après 2h de car et 45 minutes de taxi-brousse.
Il fait nuit et nous ne savons pas bien ce qui nous attend. Au bout de la piste, Simal et ce qui sera notre campement sont là. Les valises sont arrivées : il n’en manque aucune !
Nous prenons notre premier p’tit déjeuner (5h du matin) : café/Sénécao ! pain de brousse, jus de bissap et confitures exotiques. Il faut faire preuve d’imagination : on nous dit que face à nous, la vue est magnifique, le fleuve et les pirogues… On verra en plein jour !
Nous acceptons d’aller dormir dans notre case. Nous trouvons les lits et nous reposons. Dormir : mot banni de notre langage à partir de cet instant. Nous sommes comme dans un rêve et avons l’impression que notre case est au milieu du village : musique tam-tam, prière, parlottes des femmes !
A 10h, nous allons vider les valises. Grand moment qui consiste à mettre en commun les 46kg de chacune des 79 gazelles.
Les projets pédagogiques (école Ste Marie, école Brocéliande de Chartres de Bretagne ; centre aéré de Bourgbarré et Chartres de Bretagne) et sacs tricot de l'Ehpad de Chartres de Bretagne amenés par les gazelles de l'espérance :
Sous la tente, ce sont 4 tonnes de matériel (dont les fournitures récoltées au sein de l'école Ste Marie de Chartres de Bretagne, du collège St Joseph de Bruz et du collège de Fontenay de Chartres de Bretagne...) qui seront attribués aux enfants au cours des 5 jours à venir...
En soirée, Jean-Michel Ferron nous remet nos dossards et nos maillots. Nous serons en jaune fluo !
Lundi 25 février 2013 : "BARAVO" aux enfants de Yayeme ...
6 h, nous allons prendre le p’tit déjeuner et remplir nos camel bag. Nous allons prendre le 1er départ tout près du marché des femmes du village. Départ à 7h30 pour les randonneuses et 8h pour les coureuses. Le sable est mou, très mou mais nous ne baissons pas en rythme.
Traversant les villages sous les regards inquiets des zébus, nous entendons au loin les chants et djembés. Notre Jojo a gagné cette 1ère étape et en grande Dame, elle vient nous rechercher pour nous prévenir que l’accueil est grandiose. 
Pudeur oblige, nous pleurons derrières nos lunettes de soleil. En effet, l’accueil réservé par les enfants de Yayeme est incroyable. Nous passons une petite porte pour découvrir une grande cour d’école. Les parents d’élèves sont là pour nous faire partager leur culture. Non sans une certaine émotion, à peine contenue, nous portons les fournitures dans les classes et remettons les projets pédagogiques préparés en France.
Nous regagnons le campement de Simal en charrette. Nous nous demandons si ce sera toujours aussi intense…
Jean-Michel remet en soirée le maillot rouge à Jocelyne.
Mardi 26 février : Ile de Firane...
6h du matin. Nous préparons bien nos chaussettes et nos baskets…pour rien. Il faut les enlever pour rejoindre la pirogue qui nous mènera au point de départ de cette étape au pied d'un baobab sacré sur l'île de Firane.
Le sable est légèrement plus dur mais la course est exigeante. C’est lunaire mais nous avons à nouveau le droit à un accueil majestueux. Nous honorons le tee shirt des « gazelles de l’Espérance » et tous ceux que nous « avons sur le dos ».
Le staff propose aux gazelles qui le souhaitent de visiter le dispensaire de Fimela. A Simal (3500 habitants), 70 accouchements sont réalisés par an. En moyenne, les femmes ont 5 enfants. Ils mènent plusieurs actions de sensibilisation et de prévention contre certaines maladies (palu...) Les campagnes de contraception portent également leur fruit. Le personnel nous accueille en toute simplicité et reçoit les lunettes apportées grâce à l’action de Romillé Optique.
Nous regagnons le campement à pied et comme suspendu dans le temps nous dansons et chantons avec des enfants du village de Simal. Facilement, ils chantent « mais où sont passées les gazelles ? » (Chanson Lizzy Mercier)
La soirée est illuminée par la chorale catholique de Marlodge qui commencera par faire une chanson dédiée aux Gazelles de l’Espérance. Nous y croyons à peine !
Mercredi 27 février : la délivrance est au bout du ponton...
5h45 du matin. Ce matin, départ en pirogue vers Cajou. Les parents d’une collègue d’athlétisme de Chartres de Bretagne sont là pour nous encourager. D’ailleurs, nous portons le maillot du club ! Cela nous aide à aller au bout des 9km. Difficile de faire face au vent sur ce long ponton qui nous mène à Simal. Nous avons un regain d’énergie quand nous voyons les enfants qui nous attendent. Ces visages aux grands yeux souriants nous suivront à jamais.
Finalement, les lunettes de soleil ne servent plus à cacher nos yeux brillants de larmes. Nous nous connaissons de plus en plus et osons vivre pleinement chaque émotion.
Puis dans une classe de l'école élémentaire de Simal, ce fut un grand moment d’émotion lors de la remise des sacs réalisés par les personnes âgés de l’Ehpad de Chartres de Bretagne. Les petites filles sont ravies et portent fièrement leurs sacs multicolores qui ont voyagé depuis la France.
Ensuite, Anne-Laure, Jocelyne et Valérie rejoignent des jeunes enfants d'une classe de CI (maternelle) pour apposer sur le mur la grande et belle affiche toute colorée réalisée par les enfants du centre de loisirs de Chartres de Bretagne :
Pendant ce temps, Kathy et Cécile présentent des projets pédagogiques réalisés par les enfants du centre aéré de Bourgbarré :
Bénédicte et Myriam sont de leur côté parties exposer un des projets pédagogiques réalisé par l'école Sainte Marie de Chartres de Bretagne :
Le retour vers le campement se fait à pied. Les enfants nous suivent, les femmes regagnent le marché. Maintenant, nous sommes leurs copines. Les pieds trainent car nous profitons de chaque instant. Le temps ne passe pas comme en France, la minute sénégalaise est plus longue et nous y prenons goût. Comme nous a dit si joliment Dof : "la patience remplace le temps"!
Nous nous demandons toutefois si les kilomètres sénégalais ne sont pas plus longs aussi !
Au cours de l’après-midi, nous avons la chance de pouvoir aller à la rencontre des familles du village de Simal. Nous sommes reçues comme des Reines. Nous faisons une « causerie » sous les arbres en buvant le thé à la menthe. Nous échangeons sur la vie de famille, la santé, l’alimentaire, l’agriculture, le rôle du Chef de village, les enfants et l’éducation… Les échanges sont riches et touchants. Nous mesurons la chance que nous avons dans notre vie d’européenne : confort de vie, accès à la médecine, à l’éducation, le rôle de nos maris,… Nous partons avec nos cadeaux. Ici la générosité est sans limite.
Jeudi 28 février 2013 : A l’ombre des manguiers...
Départ à 7h30 en calèche vers les mines de sel. Nous roulons bien mais sommes surprises lorsqu'une roue de la calèche nous abandonne !!!
Recueillies par des copines nous sommes prêtes pour le départ du contre-la-montre ! C’est vraiment génial de pouvoir courir aux côtés de personnes différemment positionnées au classement. A l’arrivée, les écoles de Faoye nous attendent.
Les discours sont intenses et nous préparent à la rencontre avec les enfants dans les classes. Nous nous habituons à cette politesse perdue en France : « Bonjour Madame » collectif et calme dans les classes. Nous faisons des heureux et ils nous le rendent par leurs sourires et leurs « Merci Madame ». Les enfants chantent des chansons de multiples fois répétées en vue de notre passage. Nous nous surprenons à chanter aussi !
Jean-Michel Ferron nous avait promis une surprise : il nous est offert d’aller planter chacune un manguier. Nous voilà responsable d’un manguier sénégalais qui aura besoin de notre passage régulier pour faire face aux rudesses du climat...
Nous repartons en calèche. Kathy doit faire face à une chute de calèche. Ce n’était pas sa journée « transports en commun » et lui vaudra le maillot rose (le maillot de la bêtise).
Vendredi 1ER mars 2013 : En toute humilité à Rôh...
Grasse matinée : réveil à 7h. Sur la ligne de départ nous dansons en ronde sur cet air qui nous hante encore « Aïda, mon chéwi n’est pas là, s’il était là, on danserait la rhumba ». 79 pleureuses prennent le départ d’une course à ambiance trail. Nous nous croyons au Boël et ça donne des ailes. Chacune d’entre nous sait que c’est la dernière étape et donne tout. C’est incroyable de se dire que c’est fini…
Le Directeur de l’école de Rôh nous reçoit dans la cour de son école où les enfants sont installés serrés sur leur banc au soleil. Des danses de lutteurs, la cérémonie du mariage sont autant de cadeaux que nous savourons. Les projets pédagogiques sont toujours appréciés tant des instituteurs que des élèves.
Jojo lit le poème que Suzel en France a écrit sur le voyage des crayons !
Nous trainons, nous trainons mais il faut se résigner à regagner les pirogues qui nous ramèneront au campement.
L'heure est aux bagages, à l'échange des mails entre gazelles, aux photos de nos cases. Nous nous demandons si nous arriverons à réintégrer notre vie bretonne sans être un lien permanent avec nos copines...
La remise des prix est majestueuse et Jojo est acclamée !!!
Un spectacle d'au revoir nous est offert ainsi qu'à tout le village de Simal. Tout ce petit monde cohabite pour ce temps d'immersion dans une culture qui est la nôtre depuis une semaine.
Difficile de trouver le sommeil...
Samedi 2 mars 2013 : De Dakar à la Bretagne...
Cette journée est une transition en douceur vers un retour au pays. Nous quittons de belle heure le campement et les paysages évoluent par les fenêtres du bus : la ville reprend sa place. Nous passons la journée sur l’Ile de Gorée chargée d’histoire.
A minuit, nous rejoignons l’aéroport de Dakar non sans quelques difficultés pour récupérer les bagages.
Nous avons chacune derrières nos paupières des images, des odeurs, des sons, des visages qui défilent. C’est ce qui nous unit pour toujours et nous rend fortes pour affronter notre quotidien.
Ceci n’est qu’un bref résumé de la semaine que nous avons passée dans le cadre de ce projet scolaire solidaire. Ces moments vous appartiennent car ils nous ont été permis grâce à votre soutien sans faille et sous toutes ces formes.
De retour à Chartres de Bretagne vers 17h le dimanche 3 mars, quelle belle surprise d'avoir été accueillies par M. le Maire, Philippe Bonnin, Mesdames Poulain et Delanoe, adjointes, M.Quinton, Président de la Fédération Espérance, mais aussi Suzel (poème voyage des crayons) que nous remercions ! SANS OUBLIER nos familles, enfants, maris, amis... Et l'émotion continue de nous envahir...
Dans quelques semaines, nous irons faire un reporting de toute cette belle aventure auprès des enfants et jeunes de Chartres de Bretagne, Bourgbarré et Bruz qui s'étaient mis en projet pour la sénégazelle ... puis auprès des personnes âgées de l'Ehpad de Chartres de Bretagne ...
Nous allons également organiser prochainement une soirée "partenaires" avec la diffusion du film de notre sénégazelle - Simal 1... date et lieu communiqués dans un prochain article...